Le match du siècle

Disputée le shabbat 18 janvier 2014, la rencontre entre messieurs Terle et Sahuc est considérée par les historiens du jeu (c'est-à-dire eux-même) comme la plus belle partie de l'histoire du courabillard.

Jouée comme le demande la tradition sans éclairage, la partie fut un enchainement de retournement de situation, un savant mélange de vice, de sang-froid et de tactique.

Evoluant à l'extérieur, monsieur Terle remporte la première manche 5-3 après que son adversaire eut expédié toutes ses billes dans le camp adverse et prend une nette option sur la victoire. Equilibrée, la seconde voit les joueurs marquer à tout de rôle jusqu'au score de 4-4. C'est alors que monsieur Terle commet une erreur en touchant de sa couraqueue une bille jouée de son adversaire qui cherchait à récupérer les deux billes dans son camp. Le pénalty est indiscutable. Ce sera le seul de ce match parfaitement maitrisé par les protagonistes. Sans que monsieur Terle ne puisse défendre, monsieur Sahuc ne cède pas à la pression (une rareté chez cet alcoolique) et égalise à une manche partout.

Les troisièmes et quatrièmes manches, de grand niveau technique, sont remportées sans histoire par les joueurs à domicile, pour un score de 2-2 qui nécessitera la manche décisive.

A domicile, monsieur Sahuc prend l'avantage mais reste talonné par son adversaire qui le dépasse même à 3-2. Alors que monsieur Terle ne dispose plus que d'une bille dans son camp, une bille jouée par monsieur Sahuc ramène dans son camp cette dernière bille tout en finissant empochée !! Monsieur Sahuc égalise et empoche régulièrement ses deux dernières billes pour un score final de 5-3.

A l'issue de la partie les deux joueurs ne se serrent pas la main, mais le respect et la fierté d'avoir joué à si haut niveau sont là. Le couradin du match, monsieur Mohammedi, ne manquera pas de déclarer, ébloui :
"-Si j'avais eu ma carte bleue, je vous aurais invité au Stromboli".